Vision du moi comme une chose malléable, changeante.
S’en rendre compte. Tout faire pour tenter d’attraper les reines.
Comprendre que l’on peut se tromper de chemin, et que l’on a le droit à la faute.

Lorsque l’on se cherche, on va tenter de changer son comportement par exemple dans une certaine situation, pour faire comme les autres, pour corriger un défaut que l’on se connaissait, ou encore juste essayer quelque chose de nouveau par insatisfaction.

Ce qu’il en résulte c’est une altération comportementale que je percevrai – au bout d’un certain temps et à l’aide d’une prise de recul – positive ou négative. Bien entendu je simplifie ici la perception de ces modifications car rien n’est blanc ou noir. Entre le blanc et le noir existent une infinité de gris mais aussi de couleurs. Enfin tout cela pour dire qu’en fonction de cette perception, il faut prendre conscience de notre capacité à faire demi-tour, à essayer un nouveau chemin.

Le principal selon moi est d’essayer de porter un regard lucide sur soi-même. Mais qui l’est vraiment?
Qui peut répondre sans hésiter aux questions « simples »: quelles sont mes principales qualités, quels sont mes principaux défauts? Quels sont mes comportements et mes mécanismes émotionnels qu’il faudrait améliorer? Pourquoi je réagis de telle façon en telle circonstance, et quels sont les leviers qui me permettraient d’avoir une emprise sur les engrenages complexes ?

Ensuite il faut réussir à passer à l’acte.
J’ai un défaut qui consiste à avoir la capacité à me confectionner une bulle, dans laquelle je vais me complaire dans toutes sortes d’activités sans intérêt et sans voir le temps passer, jusqu’à ce qu’un élément extérieur vienne perturber cet équilibre qui s’est mis en place. Le problème est que les heures ont défilé et que rien n’en est ressorti.
Cependant sur le moment, il est tellement facile de se dire, mais quel est le mal à faire cela, au bout d’une demi-heure j’arrête. Puis la demi-heure passe et rien ne se passe. Cette bulle vide prend toute la place sans rien apporter en retour et pourtant, je peine à trouver la motivation de m’en défaire. A chaque fois la scène se joue de la même façon, à chaque fois je ne trouve pas l’envie d’agir.
Ce n’est même plus qu’une histoire de volonté mais d’envie. Et le pire, c’est que je trouve même l’envie de m’offrir un échappatoire à ces règles « anti-bulle ».

Le changement, que veut il dire?
Que je me suis rapproché de qui je suis en me cernant mieux, ou que j’ai modifié mon moi pour en faire quelque chose dans lequel je me sente mieux? Finalement en posant la question par écrit, je me rends compte que c’est plus ou moins la même chose, et pourtant, j’aime cette malléabilité sur laquelle je pourrais avoir un pouvoir.
Cela s’oppose à la fatalité du « je suis qui je suis et c’est comme ça ».
Je pense que nous avons tous ce pouvoir et qu’il nous faut simplement ne pas avoir peur de se voir nu, que ce soit physiquement ou mentalement, non seulement pour nous pousser à nous dire « regarde qui tu es, il faut que tu vives avec donc autant s’apprécier », mais surtout pour se comprendre en profondeur et trouver les bonnes manivelles qui permettront de modifier ce qui en nous, nous parait étranger, inconfortable, ou mauvais.

Souvent, avant de dormir, je pars d’un comportement pour arriver à un trait de caractère qui dans un contexte donné fonctionne d’une certaine façon puis mêlé à cet autre trait donne ceci et ainsi de suite pour finalement totalement me perdre dans la complexité des mécanismes. Et cela, même si je m’efforce de me simplifier les choses pour me créer des prises. Le lendemain, je ne me souviens ni du point de départ, ni du point d’arrivée de ma réflexion et je ne vous parle même pas du cheminement séparant ces deux points.

Je me souviens par contre d’avoir fait des découvertes, d’avoir été surpris de réussir à me cerner mieux.
Mais plus le temps passe et plus les mécanismes étudiés sont complexes et plus je me perds.
La face cachée de l’iceberg me parait si grande.

Nous sommes changeant et si vastes qu’il devient intéressant de lâcher la bride pour s’écouter, se voir et se laisser surprendre.

Je pense ne jamais me connaitre et si un jour je dis le contraire, c’est que j’aurai raté quelque chose dans ma vie. Quelque chose de déterminant.