Exercice: Cauchemar

La scène se déroule dans une pièce assez grande, d’un style plutôt rustique et ancien. Je suis seul, décontracté, assis au milieu d’un grand canapé, orienté vers un coin de la pièce où flamboie doucement un feu de cheminée. Le canapé est près de l’âtre, de sorte que la majeure partie de la pièce est derrière moi.

Je prends conscience de ce qui m’entoure. Dans mon dos et à ma gauche, je devine l’unique porte de la pièce, ouverte sur un couple de jeunes gens qui sourient. A ma droite sont installés des photographes qui immortalisent la scène. Ceux-ci s’amassent en un tas informe, crépitant de bruits diffus et de flashs de lumière. Moi-même, bien à l’écart de cette trouble agitation et le regard toujours perdu dans le feu, je ressens l’atmosphère chaleureuse, entend des tons enjoués, des éclats de rire.

Je lève ma main droite, où je découvre un appareil photo numérique blanc. Sans me retourner, je vise derrière moi et photographie nonchalamment les mariés. Un cocon de silence se tisse autour de moi. Les bruits s’amenuisent, tout est comme ralenti, contracté dans ce geste de photographier, bras tendu vers le haut, les mariés dans mon dos. De plus en plus isolé, ralenti, j’abaisse mon bras et m’intéresse aux clichés. Les mariés, en gros plan, n’ont comme sourire qu’un rictus presque douloureux, et de leurs yeux coulent des larmes de suie noire. Le silence est à présent absolu. Presque avec détachement et toujours au ralenti, je me retourne pour regarder les mariés. Plus un bruit. Leurs traits tirés sont douloureusement striés de pleurs laissant de larges coulées noires sur leurs joues. Les corps tendus sont totalement figés dans cette figure d’épouvante. La lumière à son tour vacille et l’Ombre les enveloppe lentement, absorbant sans scrupule la blancheur immaculée des tenues des mariés.

Enfin, au moment où les ténèbres triomphent, un fort cri transperce  le nuage noir.

Et je réalise avec effroi que cet hurlement strident, mêlant douleur et jouissance, est en fait un rire titanesque et obscène, émis par la voix du marié.

Bal masqué (par Mlle. G.)

Le cœur des autres est une rubrique ouverte à tous ceux qui ont quelque chose à dire et l’envie de l’écrire. Mr. B.

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Dansons veux-tu bien
Où rien n’a d’importance
C’est une scène un théâtre seulement
et les gestes ici ne veulent rien dire ce sont
Des paroles d’un autre temps
Un peut-être qui jamais ne veut dire toujours
Dansons veux-tu bien
Dans les forêts de sang
Sous le hurlement des loups
Rien ne compte jamais et ma voix ne dit rien
C’est un feu dans la nuit
Un feu imaginé
Pour
Je sais pas
Rire et mourir
Ne juge pas trop sévèrement la pièce et l’actrice
Le jeu et la vie
C’est ma façon de hurler une sorte de parler de l’âme
Quand la menthe fraîche désaltère la rêveuse
Quand la biche évite la balle du chasseur
Quand la neige sous la semelle de l’amant doucement craque
Ce n’est pas une farce méchante ; un conte pour enfants ; une fable
C’est toute ma vie qui est aussi ma joie
Je suis une désespérée heureuse le monde me donne des larmes et du rire
Du jour et de la nuit
Et je prends tout pour de l’eau pure surtout la surface dure du miroir
Lalala
Chante s’il te plaît c’est ainsi que je suis heureuse
Je suis une enfant amusée dans la cour je crie je cours
jusqu’à exténuer ma gorge et mes mains
jusqu’à gercer mes lèvres et ma vie

Exercice: la chanson de Prevert

Parfois le Promeneur
cravaté chemisé ou en bleu de travail
sort une main de sa poche
et sème des petites graines
des petites graines de bonheur
portées dans l’hiver par le courant
de l’eau de la vie du vent
Elles s’envolent
elles s’envolent
dans les champs les prés les forêts
ou entre les pavés
de notre belle ville lumière
au fond de la Seine
et dans le cœur des gens
jusqu’aux jardins d’Éden
jusqu’au septième firmament
Le soleil et la lune ravis
approuvent l’affaire en secret
et jour et nuit
ils se partagent les rôles
couvant les jeunes pousses
leurs efforts insensés
pour devenir à leur tour
petites fleurs pleines de graines
mères et filles de l’amour
Le Promeneur sourit
devant tant de mystère tant de magie
et il chante
l’on ne doit pas tant comprendre
que semer
l’on ne doit pas tant comprendre
qu’aimer
et il danse et il tape dans ses mains
c’est véritablement une très belle fête
offerte aux anges amusés
au petit mulot qui passe
à l’écureuil sur son rocher
mais le clocher de l’église
résonne soudain dans la vallée
le Promeneur s’apaise
il écoute à ses côtés
le bruissement d’ailes d’une colombe
effrayée par les cloches sacrées
qui s’envole
s’envole
elle picorait des petites graines
à peine semées.

Carpe Diem (par Mr. nB.)

Le cœur des autres est une rubrique ouverte à tous ceux qui ont quelque chose à dire et l’envie de l’écrire. Mr. B.

Ainsi que le vent souffle, ainsi que le temps passe,
L’Homme court, souffre, mais à chaque pas tout s’efface.
Le présent fugitif qu’il faudrait savourer,
Nouveau-né de l’instant, appartient au passé.

L’on dit que le présent n’existe pas vraiment,
Qu’il est chimère et pure abstraction de l’esprit,
Mais ignorez-le et, caresse de tout moment,
Il glissera sur vous, tendrement, sans un bruit.

Humour Bleu

Un homme extraordinaire
Et un homme ordinaire,
Sont sur un bateau.
Qui gagne?

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Exercice: Partition

L’amie Sissi (la mi si si)

Là, dos au sol, Sissi dorait.
Rémi, lascif, assis, l’admirait.
Sissi mirait, face au luth, la cire et,
Docile ami, Rémi la mit.
L’amie?
Rémi l’adorait, la dorée Sissi!
Rémi dit: et si… là..?
Seul bémol, Sissi soupire.
La si facile amie, la si mimi Sissi…
Las, Rémi,
Si las, l’ami Rémi.

Tour de Babel – état des lieux

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Te souviens-tu de ce mythe, si frappant de réalité? De ces bâtisseurs qui visaient le ciel, et que Dieu punit en brouillant leurs langues et en les dispersant sur la Terre…
Depuis ce jour, bien des langages coexistent, bien des vocabulaires. Prend deux personnes au hasard dans Paris, le plus souvent, elles ne sauront pas communiquer.
Quel est le problème?
N’y a t’il pas, dans la bible d’abord, une histoire de « prétention »? De prétendre, d’être prétentieux, ou peut être les deux…
C’est le franchissement d’une limite invisible, dépassée non par un seul homme, mais par toute une organisation. L’homme et le projet ne font plus qu’un, en fait, l’homme est le projet.
Et voilà que subitement, on n’est pas mais on veut être ; notamment plus riche, plus grand, ou plus intéressant. Pourquoi pas, au fond, mais combien cela nuit à la communication! Telle une partition pleine de fausses notes, chacun s’appuie alors de faux-semblants. Et c’est vraiment cela, s’appuyer! Les sms – exemple peu glamour mais tellement « existant » – nous permettent si facilement de prétendre, choisir notre tempo, notre message, ou chacun de nos mots pertinemment.
Et dès qu’apparaît la notion de choix, suit l’idée d’un objectif. Et c’est le retour de l’homme projet, qui balbutie et ne se rappelle plus exactement ce que lui, sans l’attribut « projet », deviendrait.
La Tour de Babel est loin, depuis longtemps l’a t’on dépassée, mais aujourd’hui encore – aujourd’hui surtout, peut-être – je trouve nos langues brouillées.

Aucun effort n’est vain (par Mr. M.)

Le cœur des autres est une rubrique ouverte à tous ceux qui ont quelque chose à dire et l’envie de l’écrire. 

Aucun effort n’est vain :
Tout est toujours utile.
L’effort, c’est le levain
Qui rend l’esprit fertile.
Sache que lorsque l’on vainc
La chose difficile
On prépare sa tâche aussitôt plus facile.
Et que pour devenir habile
Et voir son dur labeur se faire avec plaisir,
Il faut à ce labeur fermement s’asservir.

Malgré tes meilleurs soins, va, ne perds pas courage
Si d’un succès complet tu ne touches le prix :
L’important, ce n’est pas de réussir l’ouvrage,
L’important c’est, vois-tu, de l’avoir entrepris.
Soigne le davantage.
Il faut lutter sans cesse et sans cesse bâtir,
Quand bien même une force, ou aveugle ou méchante
Viendrait soudainement ton œuvre anéantir.
Il fait rester debout, grandi par la tourmente,
Et comme la fourmi vers son but s’élançant,
Recommencer encore, toujours, l’âme vaillante
Et mourir en recommençant.

Les vases de la Tendresse

Parmi les histoires que me racontaient ma grand mère, la légende du jeune prince Jonathan est l’une de celles qui me plaisait le plus.
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Jonathan appartenait à un peuple nomade et belliqueux, les Sanguinaires. C’était il y a fort longtemps, à une époque ou l’humanité était bien jeune et les véritables guerriers existaient encore. Ils traversaient le monde depuis des décennies, semant la désolation et la mort, violant les femmes, volant les armes, pillant les plus grandes villes aussi ardemment que les petits villages. Leur violence était si forte, leur rage si tenace qu’ils avaient éliminé, au fil des générations, la plupart des tribus des contrées.
Mais ils continuaient d’avancer, les yeux rouges – trait caractéristique de leur peuple – perpétuellement injectés de sang. Ils voulaient être les seuls, ils voulaient être les derniers. Du haut de ses onze ans, Jonathan n’avait encore participé à aucune bataille. Son père, le roi, les guidait à la recherche de survivants, mais il n’y en avait, semble-t-il, plus beaucoup… Et souvent, le roi s’endormait le soir avec un petit sourire qui semblait dire : « Oui, j’ai toute l’humanité sous mes ordres ». Ses troupes, elles, s’impatientaient. Trois ans sans rencontrer âme qui vive, c’était trop. Dans les campements, les soldats se soûlaient, se battaient, s’entretuaient parfois, et les naissances étaient de plus en plus rares.
Mais un matin, contre toute attente, on ramena au roi le corps d’un étranger vêtu d’un long manteau blanc. Les soldats, malheureusement, avaient un peu forcé la main, et le pauvre homme ne parlerait plus. Mais ses vêtements étaient propres et tissés, sa peau bien lavée. Il y avait la des signes de civilisation. La folie s’empara dès lors des troupes surentraînées. On découvrit finalement une petite ville, riche et prospère.
Jonathan, de par son jeune âge et son air innocent, était la personne idéale pour tenter une infiltration. On le déguisa, et il partit étudier l’endroit. Le jeune prince y découvrit des tas de choses qu’il ne comprit pas. Ainsi, tous les habitants étaient vêtus de blanc – comme lui – et cela lui paraissait étrangement agréable, apaisant. Une jeune femme, apparemment charmée par le regard étonné de l’enfant, lui avait donné un sourire et une pomme, et Jonathan avait gardé dans son cœur la chaleur du sourire, et dans sa main, bien serré dans sa main, le délicieux cadeau. Mais il ne devait pas traîner, et il eut tout juste le temps d’apercevoir sur la place centrale un temple magnifique dédié à Tendresse (il ne savait pas ce que ce mot signifiait) avant de repartir hâtivement vers les collines où l’armée l’attendait. Mais son père ne s’intéressait déjà plus à lui, les guerriers piaffaient d’impatience; le carnage allait commencer. Et dans une clameur assourdissante, les Sanguinaires s’élancèrent pour détruire un des derniers bastions de l’humanité.
(…)
Jonathan marchait entre les ruines derrière son père, fou de rage. Les misérables ne s’étaient pas battus. De mémoire de Sanguinaire, on n’avait jamais vu ça. A côté d’eux, totalement abattu, le dernier survivant des hommes blancs marmonnait entre ses pleurs « Vous avez détruit la source de la Tendresse… Vous avez détruit la source de la Tendresse… ». Devant lui, Jonathan aperçut la grande place sur laquelle se dressait quelques heures auparavant l’immense temple, qui n’était plus que décombres. Et les sanglots de l’homme redoublèrent. « La source est détruite, qu’avez vous fait? » C’en était trop pour le roi, qui se retourna, et assena de sa main gantée un coup au visage de l’étranger. « Explique-toi, vieux fou, ou je te jure qu’on dévorera ton corps comme festin ce soir ». Mais l’homme rit « Comment pourriez vous comprendre? » Le roi arma de nouveau son bras, et l’autre de recroquevilla : « D’accord, si vous voulez. La Tendresse est une boisson bénie, dont on pouvait s’abreuver ici en toute liberté, avant de la partager avec chacun. Sa source se trouvait là, devant vous. Mais devant tant de sang versé, pas étonnant qu’elle se soit tarie! »
« Menteur, une boisson bénie? Montre moi ça »
« Si vous voulez… »
Et l’homme tendit au roi une gourde qu’il ouvrit prestement et vida d’une traite. Sur le visage de son père, Jonathan vit se former un sourire. Mais rapidement, ses yeux s’écarquillent d’effroi. Il s’agenouilla devant son fils qui n’y comprenait plus grand chose, lui mit les mains sur les épaules, puis lui chuchotât simplement : « Mon fils, je suis désolé ». Et il partit en courant, laissant Jonathan seul avec l’étranger…
« Viens jeune prince, je veux te montrer quelque chose. » Sans réfléchir, Jonathan acquiesça. L’étrange paire s’enfonça plus en avant dans les décombres, et s’approcha de ce qui devait être le centre du temple. Dans la main de l’homme apparut subitement une clef, qu’il utilisa pour déverrouiller une lourde trappe de pierre. A deux, ils parvinrent à soulever la dalle, ouvrant l’espace sur un escalier descendant dans la pénombre. Jonathan plissa les yeux pour mieux voir, et il finit par discerner en contrebas une immense salle remplie de vases en terre cuite pleins à ras-bord. Et alors qu’au dehors de grands cris s’élevaient, le jeune prince entendit encore : « Voilà nos dernières réserves de Tendresse, fais-en bon usage, mon fils. »
(…)
À partir de ce moment, tout devient un peu flou dans la mémoire de Jonathan. Il était ressorti des ruines en titubant, seul. Partout on hurlait : « Le roi est mort. Vive l’ancien prince! Vive le nouveau roi! » Des hommes l’avaient soulevé, brandi comme étendard. On s’était agenouillé devant lui, on avait prêté serment. On avait levé en hâte un banquet, pour fêter la victoire et la succession. Jonathan avait fini par comprendre que son père, pris de folie, s’était empalé sur son épée. Mais il ne parvenait pas à réaliser, il avait encore devant ses yeux le visage de l’homme en blanc, de la femme à la pomme, des vases de Tendresse.
Alors Jonathan prit une décision. Du haut de ses onze ans, innocemment, il élabora un plan. Et il parla en ces mots à son premier conseiller : « J’ai découvert dans les ruines une boisson délicieuse que les gens d’ici préparaient. Pour fêter notre victoire, je veux que vous donniez à chacun une bonne dose de cette boisson. A minuit, le peuple tout entier, l’humanité tout entière, trinquera à notre victoire. »
Ainsi fut fait. Une immense chaîne se forma, et chacun, avant la nuit, pur se remplir une gourde dans le caveau de l’ancien temple. Hommes et femmes, vieillards et enfants, tous se plièrent à l’ordre du nouveau roi. Et quand le dernier homme se fut servi, il ne restait plus une goutte de Tendresse dans les vases.
A minuit, comme convenu, Jonathan leva son verre dans un silence respectueux:
« En souvenir de mon père,
En souvenir du carnage d’aujourd’hui,
Et de tous ceux qui ont précédé,
Buvons. »
Brutes et sournois, violents et sadiques, tous ensemble burent goulûment ce breuvage inconnu. Des cris de joie auraient du résonner, mais pas un bruit ne s’éleva. Les hommes, supris, se regardaient, certains esquissaient même un sourire. Puis quelqu’un murmura : « Mon roi, vos yeux, ils sont bleus… »
Alors Jonathan prit la parole : « Mes amis, mes frères, il nous a été aujourd’hui fait un don précieux, celui de la tendresse. Notre existence va changer, vous le sentez déjà. Il n’y a plus rien à détruire, de toute façon. Aujourd’hui, nous pouvons commencer à bâtir. De cette Tendresse qui vous a été offerte, ne soyez pas avare… Au contraire, elle grandira en vous et au dehors de vous, car la Tendresse fait des petits! »
Il y eut quelques applaudissements, puis tout le monde se rassît. La musique reprit. On parlait peu au début, chacun écoutait. Des conversations, lentement, se formèrent. Quelques rires résonnèrent, et les serveurs, comme répondant à un signal, servirent le vin. Le bruit s’amplifia joyeusement, sous le regard bienveillant de la Lune, et des chants éclatèrent, entraînant rapidement d’immenses farandoles. Les moins timides évoquèrent une « soirée du Renouveau », et l’on en fit des poèmes. Alors certes, on but beaucoup ce soir-là, mais déjà, loin étaient les bagarres d’antan.
Et l’humanité prit un nouveau tournant. Les Sanguinaires se dispersèrent et s’installèrent un peu partout. Les parents donnaient de leur Tendresse à leurs enfants, les amis la partageait, les amoureux se l’offraient sans compter. On reconstruit une ville, puis deux, puis deux cent. Et les générations passèrent, l’histoire de Jonathan devint une légende puis fut oubliée, mais la Tendresse, elle, resta.

Paris, août 53 (par Mr. M.)

Le cœur des autres est une rubrique ouverte à tous ceux qui ont quelque chose à dire et l’envie de l’écrire. Mr. B.

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Ma chérie,
Voici ma première lettre d’amour,
et je manque un peu d’expérience,
pour vous dire avec élégance,
que je vous aime.

Faut-il dès la première ligne,
sans chercher d’entrée en matière,
vous répéter l’aveu sincère,
que je vous aime.

Vous allez peut-être penser,
que mes dons en littérature,
se sont évanouis depuis
que je vous aime.

Ce sera plutôt à la fin,
au moment de la signature,
que je vous dirai pour conclure,
que je vous aime.

Ou encore ne pas en parler,
car en y réfléchissant,
cela est bien évident,
que je vous aime.

Mais je crains de vous chagriner,
et ne veux que vous ayez,
la moindre peine, parce
que je vous aime.

J’espère que ma gaieté,
touchera votre cœur timide,
et que vous serez joyeuse en pensant,
que je vous aime.

Et vous me pardonnerez bientôt,
ces mots sans queue ni tête,
si vous m’aimez vraiment autant,
que je vous aime.

Exercice: Onde Courte

Tiens,
Petite idée,
Qui me plait ;
Tu es un émetteur,
Devant un monde de récepteurs,
Alors n’accuse jamais les autres,
De ne pas te comprendre,
De mal t’interpréter,
Ou d’interpréter,
Tout court.
Car toi seul,
Toi seul est responsable,
De ce que tu émets.
Penses-y!
Mr. B.

Comme une envie de déballer (par Miss. P.)

Le cœur des autres est une rubrique ouverte à tous ceux qui ont quelque chose à dire et l’envie de l’écrire. Mr. B.

Aujourd’hui j’ai eu comme une envie de déballer tout ce que j’avais sur le cœur et de ne pas faire de détour. Je crois que ça s’appelle être honnête. Ou sincère peut être ? Je ne sais pas où est la différence. Et ce n’est pas la question. Oui, parce que la question c’est, comme expliqué plus haut, tout déballer. En écrivant ce mot je me suis rendue compte de sa signification. Quand tu déballes un cadeau, c’est pour voir ce qu’il y a dedans. Il n’y a plus d’échappatoire, le cadeau il est là (qu’il te plaise ou non d’ailleurs). Donc « déballer » c’est comme mettre à nu. Faut bien le dire, ça fait peur ! Même quand je suis toute seule j’ose à peine le faire. T’es obligé de te regarder dans le blanc de l’œil et te dire « oui, j’ai fait ça, j’ai honte mais je l’ai fait ». Tu vois tous tes défauts, là, étalés devant toi. Si t’as de la chance, tu peux voir tes qualités aussi. Enfin ça c’est ce qu’on m’a dit. Au final, tu te retrouves un peu comme un écorché de livre de bio. Plus rien à cacher, complètement à découvert. Tout nu. Entièrement déballé. Donc comme je le disais, c’est déjà une montagne de faire ça seul alors devant quelqu’un d’autre c’est pire. Devant quelqu’un qui compte c’est même pas la peine d’en parler ! Du suicide, hors de question. Parce que le problème avec ces gens-là, c’est qu’ils prennent de la place, toute la place. Ils sont importants. Ce qu’il se passe quand tu te mets nu devant eux c’est qu’ils te voient. Et quand ils ont bien intégré la totalité de ton être, y a une chance pour qu’ils voient tes défauts, et tes qualités. Qu’ils prennent peur et qu’ils s’en aillent. Laissant de la place, toute la place pour quelqu’un d’autre. Et ça c’est trop risqué. Alors je ne me suis pas mise à nu aujourd’hui. J’ai fait comme d’habitude. J’ai bafouillé, je me suis défilée et j’ai dit : « laisse tomber, ça n’a plus d’importance ».